Appel à solidarité
ATTAC
- Le Grain de sable
N° 391 - Vendredi 27 décembre 2002
Par ATTAC
Venezuela Traduction. Eva Ibanez-Lago. coorditrad@attac.org traducteurs bénévoles
Faites savoir à la
Commission interaméricaine des droits de l'homme que vous refusez qu'elle
devienne l'instrument d'intérêts antidémocratiques.
Envoyez un message à la
Commission pour empêcher qu'elle ne continue à être l'instrument d'intérêts
antidémocratiques. Cette action vise à défendre la démocratie
vénézuélienne, ainsi qu'à protéger l'institution de
l'ingérence d'intérêts ouvertement anti-démocratiques.
ATTAC Venezuela fait un
appel à la vigilance devant l'attitude dont la Commission interaméricaine
des droits de l'homme (CIDH) a fait preuve tout au long de l'année vis-à-vis
de la situation au Venezuela. D'après ATTAC Venezuela, la CIDH agit en marge de
ses missions, favorisant les intérêts de secteurs réactionnaires
détenteurs d'un grand pouvoir économique et médiatique, et
qui portent atteinte à la stabilité du système démocratique vénézuélien
et du gouvernement légal, légitimement issu des urnes.
Fidèle à ses principes
directeurs et plus particulièrement aux quatrième, cinquième, sixième et onzième
principes (cf.
Charte des principes d'ATTAC Venezuela, www.geocities.com/attac_vzla), basés
sur le respect des intérêts des peuples, en conformité avec
les commandements de l'éthique politique, des droits internationaux, sociaux
et individuels ; en défense des droits établis par la Constitution
nationale et par la Déclaration universelle des droits de l'homme et en
opposition aux groupes qui baffouent ou violent ces droits en vue d'intérêts
particuliers, ATTAC Venezuela invite tous ceux qui croient qu'un Autre Monde est
possible à se joindre à cette ACTION URGENTE.
-----------
VOUS TROUVEREZ CI-APRES
UN MODELE DE LETTRE. COPIEZ LA LETTRE DANS
UN NOUVEAU MESSAGE, SIGNEZ DE VOTRE NOM OU DE CELUI DE VOTRE ORGANISME, AJOUTEZ
LA DATE ET LA VILLE ET ENVOYEZ-LE AUX ADRESSES FIGURANT A LA FIN. SI VOUS REDIGEZ
UNE AUTRE LETTRE, SOUVENEZ-VOUS QU'IL EST NECESSAIRE DE S'ADRESSER AUX COMMISSAIRES
EN TERMES RESPECTUEUX.
Tandis que la communauté
internationale soutient la démocratie vénézuélienne
au milieu d'une grève infructueuse, antidémocratique et insurrectionnelle,
la CIDH favorise ouvertement les intérêts des secteurs qui misent
sur le renversement du gouvernement légitime de Hugo Chavez.
Depuis le début
de l'année, l'action de la CIDH au Venezuela a été récupérée
par des secteurs antidémocratiques. A l'occasion du coup d'état
en avril, son Secrétaire Exécutif s'empressa de reconnaître le gouvernement
de facto, rejeté sans ambiguïté par la communauté internationale.
De même, la CIDH a contribué en diverses occasions à criminaliser
l'exercice du droit à manifester pacifiquement contre l'utilisation criminelle
de la communication sociale par des médias privés.
Le 12 décembre
dernier, au milieu d'une grève déstabilisante menée par des minorités
privilégiés, la CIDH a publié un communiqué reproduisant
entièrement une vision déformée de la réalité vénézuélienne,
trompeusement élaborée avec la partialité politique de ceux
qui cherchent à renverser le gouvernement démocratique.
Comme l'ont reconnu au
cours des derniers jours diverses institutions et nations du monde, la principale
menace à laquelle l'Etat de droit et la démocratie vénézuéliens
doivent faire face vient de l'action déstabilisante de groupes minoritaires,
et non pas des pouvoirs publics. Pourtant, la CIDH grossit les inquiétudes
légitimes en matière de droits de l'homme, et passe sous silence celles
soulevées par les tactiques antidémocratiques, violentes et intolérantes
que divers secteurs de l'opposition déploient dans le but de renverser
le gouvernement démocratique.
Ledit communiqué
appelle l'OEA à utiliser "tous les mécanismes disponibles", dans ce qui
peut être considéré comme une légitimation générique
et téméraire de n'importe quel mode d'intervention étrangère.
L'esprit de cet appel est en ouverte contradiction avec la Charte démocratique
interaméricaine, qui prévoit des mécanismes concrets pour
aider à la sauvegarde des régimes démocratiques.
Faites savoir à la Commission
votre refus de son action partiale et de sa récupération par des
intérêts déstabilisateurs, et votre exigence d'une action
impartiale et pondérée, qui respecte les droits de l'homme et la
démocratie de tous les peuples, et non les intérêts de groupes
minoritaires et antidémocratiques.
Cette ACTION URGENTE
ne prétend pas disqualifier le rôle important de protection que joue
cette institution, ni méconnaître l'importance et la gravité de
certains faits critiques concernant la situation des droits de l'homme dans notre
pays, ni la gravité de la crise politique en elle-même. Cependant,
l'approche biaisée de la CIDH face au processus politique actuel, déjà
perceptible avant, pendant et après le coup d'état raté d'avril,
loin de contribuer à une cohabitation pacifique et démocratique, favorise
l'exacerbation du conflit en reflétant unilatéralement les intérêts
des secteurs antidémocratiques. C'est pourquoi nous devons faire savoir
à la CIDH que cette attitude partiale doit cesser, au nom de la démocratie
au Venezuela et sur le continent, et pour la préservation des objectifs
du Système interaméricain des droits de l'homme.
Attac-Venezuela.
LETTRE
TYPE :
A :
cidhoea@oas.org
CC : cidhrela@oas.org, corteidh@corteidh.or.cr,
attac-venezuela@cantv.net
Commission interaméricaine
des droits de l'homme
OEA
Washington DC
Messieurs les Commissaires,
Je m'adresse à vous respectueusement
pour vous faire part de mon inquiétude concernant l'attitude de la Commission
interaméricaine des droits de l'homme vis-à-vis de la situation que traverse
le Venezuela, et le fait que les précieux efforts de l'institution que
vous représentez ne soient mis au service d'intérêts antidémocratiques.
A plusieurs reprises, divers
organismes ont eu précédemment l'occasion de manifester leur inquiétude
concernant des faits tels que : la contribution de votre institution à préjuger
de faits non avérés, censés incriminer des secteurs qui soutiennent
le gouvernement démocratique ; l'empressement du Secrétaire exécutif
à reconnaître le gouvernement de facto qui renversa brièvement le gouvernement
démocratique vénézuélien, et le procédé
par lequel a été rendu public le rapport produit lors de votre visite
in loco du mois de mai.
Inquiétude aggravée,
le 12 décembre dernier, lors de la publication d'un communiqué sur
la situation politique au Venezuela, où la flagrante partialité du diagnostic
de l'Etat de droit et des droits de l'homme dans ce pays semblerait un appel à
outrepasser ce que la Charte démocratique interaméricaine recommande
pour préserver la démocratie.
Nous sommes d'accord avec
la CIDH pour reconnaître que le pays traverse en ce moment une situation de crise
politique où les plus grands efforts sont nécessaires pour éviter
qu'elle ne s'aggrave. Sans préjudice des accusations qu'on peut porter
sur l'action des pouvoirs publics et sur la situation des droits de l'homme, il
est avéré que cette crise découle en grande partie d'agissements
antidémocratiques de divers secteurs de l'opposition politique, qui se
sont engagés dans la voie du non respect des institutions constitutionnelles
et des autorités démocratiquement établies.
Dans ce contexte il est
très inquiétant que la Commission, en faisant état des dangers qui
menacent l'Etat de droit au Venezuela, se limite à rapporter les plaintes et les
accusations en grande partie infondées mises en avant par les secteurs
adverses au gouvernement démocratique de Hugo Chavez. Au lieu d'apporter
des solutions pacifiques et démocratiques à la situation actuelle, ce procédé
pourrait contribuer à l'aggravation du conflit politique, en favorisant la cristallisation
d'une vision déformée de la réalité nationale élaborée
dans le but explicite de légitimer le renversement illégal d'un
gouvernement qui jouit d'une entière légitimité démocratique.
Concrètement, il semble
inexplicable que dans l'actuel contexte d'instabilité politique la CIDH
ne fasse aucunement mention des stratégies de l'opposition politique pour
ignorer les autorités légitimes, de la mise sur pied d'une grève
insurrectionnelle dûment condamnée par le Secrétaire général
de l'OEA, du sabotage illégal de l'économie nationale, notamment
de l'industrie pétrolière, ainsi que des constants appels à l'insurrection
militaire De même, en évoquant les causes de la violence, le communiqué
reproduit de manière irresponsable et floue la tactique de l'opposition qui consiste
à criminaliser l'exercice du droit à manifester, et rapporte des faits de violence
déplorables, qui ont été manipulés par l'opposition
dans le sens de ses intérêts ; tandis qu'elle omet de mentionner
de nombreuses violences menées par des secteurs adverses au gouvernement,
dont l'assassinat d'un grand nombre de leaders paysans ou les récents attentats
contre deux hauts représentants du gouvernement démocratique.
De plus, on ne peut qualifier
que de téméraire l'appel que la CIDH lance aux pays de l'OEA d'utiliser
"tous les mécanismes disponibles" pour éviter une aggravation de
la situation, sans mentionner explicitement l'art. 17 de la Charte démocratique
interaméricaine, qui est le seul mécanisme adapté aux circonstances
d'atteinte antidémocratique à un régime constitutionnel et démocratique.
S'il est vrai, nous le
soulignons, que dans ses déclarations ultérieures le Président
de la CIDH, Juan Mendez, a nuancé ses accusations et invoqué l'art.
17 de la Charte démocratique - qui prévoit de soutenir l'Etat démocratique
dans la sauvegarde de la démocratie -, le caractère officiel du communiqué
en fait un élément de doctrine de votre organisme et devient un
dangereux précédent, se faisant l'écho d'intérêts
antidémocratiques. C'est pourquoi j'estime nécessaire de presser
la CIDH pour qu'elle s'efforce autant que possible de respecter les principes
de base d'indépendance et d'impartialité. Dans le cas contraire,
sa volonté de contribuer réellement à la cohabitation démocratique
et pacifique de tous les Vénézuéliens et au respect des droits
de l'homme dans ce pays serait mise en doute.
Dans cette perspective,
je saisis l'occasion pour suggérer la publication immédiate d'une
déclaration qui rassemble de manière impartiale les principaux sujets d'inquiétude
concernant la stabilité démocratique au Venezuela, y compris les
menaces émanant de l'action violente et antidémocratique de certains
secteurs de l'opposition politique ainsi que le solde de violence et d'intolérance
qui en découlent.
Je vous réitère
le respect que m'inspire le rôle inestimable que joue la CIDH au sein du
Système interaméricain des droits de l'homme, dans la protection et la
défense des droits de l'homme et de la démocratie dans les pays
d'Amérique latine, et j'insiste sur la nécessité de mettre
en place des mécanismes additionnels pour garantir l'efficacité
et l'impartialité de votre précieuse contribution. Je vous saurais
gré de me tenir personnellement informé(e) des réponses qui
seront données aux questions soulevées dans cette lettre.
Dans l'attente de votre
réponse, je vous prie d'agréer, Messieurs les Commissaires, l'expression
de toute ma considération.
Signature: ............................................
source: http://attac.org/indexfr/index.html