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Bolivie - Cinéma documentaire

 

Bolivie 2002 - 2006
Au-dessous des volcans

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Au-dessous des volcans [bande annonce]
Bolivie 2002 - 2006
Au-dessous des volcans
(bande annonce)

 
 

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Bolivia 2002 - 2006 - Bajo los volcanes


René Dávila - Blog


Bolivie 2002 - 2006
Au-dessous des volcans
Un film écrit et réalisé par René Dávila

 

La Bolivie comme imaginaire politique de l'Amérique

par Anne Leïla Ollivier

La Bolivie, c'est pour moi une question personnelle, à cause du rôle qu'elle à joué sur le continent. Pour ma génération, la révolution de 1952 est aussi marquante, voir plus, que la révolution cubaine, c'était l'avant-garde révolutionnaire sur le continent. Pour nous ça faisait partie de l'imaginaire du continent : les mineurs à la dynamite ont bercé mon enfance, explique le réalisateur chilien René Dávila, qui présentera son film Bolivie 2002 - 2006, Au-dessous des volcans à Paris et à Lille en janvier prochain. Un film construit comme un voyage à travers la géographie et l'histoire récente de la Bolivie.

- Quand est-ce que tu réalises qu'il se passe de nouveaux évènements importants en Bolivie ?

- Le déclencheur, ça a été la guerre de l'eau à Cochabamba en avril 2000. J'ai commencé à me dire : tiens, là il y a quelque chose. Puis il y a eu l'arrivée du MAS au Parlement, et des images nouvelles en Amérique latine : un groupe d'indigènes au Parlement, on n'avait jamais vu ça avant ! Et surtout, quelques mois avant, il y a eu l'expulsion d' Evo Morales du Parlement, par la force. Même si ça avait l'air d'un échec, il y avait maintenant un porte-parole, quelqu'un - pas seulement lui, les cocaleros étaient une force sociale - autour de qui il allait se passer quelque chose. Un tout petit évènement qui en annonçait de plus grands.

- Mais ton film commence en 2002 ?

- Oui, je suis parti en Bolivie après la campagne de 2002, en août. J'ai réuni des fonds propres et je me suis rendu huit fois en Bolivie dans cette période. À ce moment-là personne ne donnait un kopek pour le MAS. Le film s'est construit petit à petit. Je me suis dit : je vais suivre ce truc-là jusqu'à ce qu'ils gagnent. Après ça je me suis fait une réputation de quelqu'un qui a du flair ! Mais il y avait une analyse, on pouvait imaginer qu'ils gagnent. J'ai suivi de près les évènements. Le film se termine au moment où Evo devient président. On a rarement l'occasion de vivre de tels événements politiques.

- Peut-on dire que ton film est une histoire du MAS ?

- Non, le MAS est important, mais il n'y a pas que lui. C'est une histoire de la Bolivie du point de vue du peuple, pas exhaustive bien sûr, je n'ai jamais prétendu tout voir. La première partie est très générale, donne des éléments historiques, géographiques, en pensant au public français ou européen. J'ai essayé de montrer des images inhabituelles, pas seulement les évènements ou du pouvoir, mais aussi un voyage, une approche d'un pays. Il y a plusieurs parties du film où personne ne parle.

- Peut-on qualifier ton film de road-movie politique ?

- Oui, c'est ça ! J'ai fait pas mal de kilomètres dans tout le pays.

 

- Tu as été témoin de la révolte de 2005.

- Juin 2005 a été encore plus important qu'octobre, parce qu'à ce moment-là le mouvement populaire a dû évoluer dans une situation très compliquée : quand Hormando Vaca a tenté de prendre le pouvoir suite à la démission de Mesa, le soulèvement a été le plus important depuis 1952. Il y avait un contrôle du pays par le peuple presque militaire. On vivait un moment paradoxal où le pire ennemi allait arriver au gouvernement. C'était une situation très dangereuse. À ce moment-là, l'histoire se compte en minutes. Pour moi ça a été un très grand privilège d'être là.

- Tu dis que tu parles peu du pouvoir. Quels sont les acteurs de ton film ?

- On voit peu Evo Morales, une ou deux interviews, c'est tout. Il y a beaucoup de choses : une introduction générale, les guerres de l'eau, un épisode sur Santa Cruz et le cabildo (assemblée traditionnelle ouverte à tous où se prennent les décisions) raconté par un paysan ; des rencontres à El Alto après les massacres d'octobre, avec des moments très forts et clairs qui permettent de comprendre la situation, beaucoup d'anonymes, des gens que personne ne connaît.

Il y a des personnes qui sont dans le film parce qu'elles ont joué un rôle très important, même bref, comme Felipe Quispe (dirigeant aymara), Abel Mamani (actuel ministre de l'eau), Jaime Solares (dirigeant de la centrale ouvrière bolivienne), on voit aussi Osvaldo Chato Perero, (frère du célèbre guérillero compagnon du Che), qui a fait la guérilla de Teoponte. Alvaro García Linera (actuel vice-président) est interviewé à plusieurs reprises, au début quand il est simple professeur, et puis comme officiel. Il y a des images de la célébration de la victoire à El Alto, ça fait partie des choses uniques ; de l'investiture de Morales à Tiwanacu, c'était très fort aussi.

Le film finit avec l'intronisation d'Evo Morales, j'étais dans la rue, et je parlais avec les gens.

Il y a des moments ou les gens parlent, qui ne sont pas en train de s'extasier mais qui sont émus, des gens qui savent que quelque chose de fond est en train de se passer. Il y a une sorte de gravité dans ces moments-là, c'est très important.

- Tu as fait un film à thèse ?

- Non. Je pense qu'on ne peut pas faire un documentaire avec des idées arrêtées sur les choses. Ca ne m'intéresse pas, tu passes ta vie à essayer de prouver des choses. Ce qui m'intéresse, c'est quand tu pars sans savoir ce que tu vas trouver, mais au moins tu sais comment tu vas t'y prendre. Comme un explorateur qui ne sait pas ce qu'il cherche, mais qui cherche : tu te dis que tu vas prendre une boussole, ou tel outil, et tu y vas. Et c'est tout. Le reste, c'est une question de sensibilité. Par exemple, à Tiwanaku, soit tu regardes Evo, soit tu regardes les gens. Moi je regardais les gens.

En général, j'étais assez loin des autres caméras ! Il y a des choses que la télévision fait très bien, c'est pas la peine de faire pareil.

En plus, ce n'est pas dans mon intérêt, ni esthétique, ni politique.

 

Propos recueillis à Paris, France (extraits)
Le Jouet enragé, décembre 2006

 

 

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L'actualité de l'Amérique latine en France
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realisation: Fernando Orellana - http://www.abacq.net/ - 2006-2009 Haut