Communiqué des
médias communautaires du Venezuela
Les vertueux correspondants de Reporters Sans Frontières
au Venezuela
Action-CRItique-MEDias
(Acrimed), Belgique - samedi 18 janvier 2003
Nous, Réseau
Vénézuélien des Média Communautaires (RVMC), et Association
Nationale des Médias Communautaires, Libres et Alternatifs (ANMCLA), informons
que Reporters Sans Frontières, qui a adopté une position idéologique
au sujet du gouvernement constitutionnel du Vénézuéla - évoquant
par exemple sa possible évolution « castriste » - a choisi
pour correspondants sur place deux collaborateurs des médias co-auteurs
du coup d'Etat d'avril 2002 contre ce même gouvernement [*]
Première correspondante
de RSF : la politologue María Sol Pérez Schael qui le 22 novembre
2002 dans El Universalexprime sa joie de voir défiler une marche de l'opposition
ou "j'ai pu savourer le plaisir de voir flotter notre drapeau national »
et salue l'occupation de la Plaza Francia par les militaires impliqués
dans le coup d'Etat du 11 avril 2002. Ces gradés responsables des violations
des droits de l'homme commises au moment du coup d'Etat, bénéficiant
jusqu'ici de l'impunité , sont qualifiés par elle « d'hommes
dignes qui ont su dominer leurs impulsions, d'êtres vertueux qui envoient
un message de civisme au pays et au continent"
Second correspondant de
RSF au Venezuéla : le journaliste Ewald Schwarenberg, collaborateur du
Nacional, un journal d'opposition dont l'édito du 12 avril saluait le coup
d'Etat comme une "victoire de la démocratie". Durant ce coup
d'Etat, nos médias communautaires ont été perquisitionnés,
ses membres poursuivis, dénoncés et dénigrés depuis
lors par les médias oú écrivent nos deux correspondants de
RSF. RSF a alors gardé le silence sur les violations des droits de l'Homme
perpétrées contre les radios et télévisions communautaires
du Venezuela.
RSF continue á attribuer
la responsabilité de ces violences au gouvernement Chavez, ce qui explique
que le National se fait toujours un plaisir de reproduire les communiqués
de Robert Ménard á sa une. RSF n'a jamais accusé les groupes
économiques, propriétaires de ces grands médias, comme Globovision
ou RCTV, ni la Chambre de Radiodiffusion d'inciter á la répression
des médias communautaires, malgré les nombreuses preuves en ce sens.
RSF n'a jamais cessé
de condamner le Président Chavez. En lui demandant de « mettre fin
à ses attaques virulentes contre la presse, qui font de cette dernière
une cible de la vindicte populaire (8 janvier 2002.) ». Le jour du coup
d'Etat le 11 avril 2002. RSF a préféré reprendre la version
des médias vénézuéliens en concluant : « reclus
dans le palais présidentiel, Hugo Chávez a signé sa démission
dans la nuit, sous la pression de l'armée. ».Une information qui
s'est révélée fausse par la suite, inventée de toutes
pièces pour justifier le coup d'Etat.
Caracas, le 17/01/2003
Red Venezolana de Medios Comunitarios
Asociación
Nacional de Medios Comunitarios, Alternativos y Libres
[*] Titre du communiqué
par Acrimed
source : http://acrimed.samizdat.net/article.php3?id_article=894